Gérard Guillaume décrypte le sacré

Gérard Guillaume sait captiver son auditoire.

Son sourire et sa prestance aimantent d'entrée le visiteur. Solide comme un roc au pied de la rotonde, Gérard Guillaume, président de l'association des Amis de la basilique de Neuvy-Saint-Sépulchre, joue les guides, ce mardi. La visite dure en théorie une heure, mais il n'hésite pas à la rallonger en fonction de l'intérêt manifesté par ses accompagnateurs. C'est souvent le cas, compte tenu de la qualité d'une intervention très documentée, mais accessible à tous.

Des visites souvent à rallonge

Ce court mais riche périple, circonscrit au rez-de-chaussée de l'édifice religieux, commence, bien sûr, par un rappel de la longue histoire des lieux. Sa construction fut initiée, aux XIe et XIIe siècles, par Eudes de Déols, sur le modèle de l'église du Saint Sépulcre de Jérusalem. C'est un autre Eudes, de Châteauroux celui-ci, qui rapporta au XIIIe siècle, d'une croisade en Terre sainte, les fameuses reliques (trois gouttes de sang et un morceau de tombeau du Christ).
Les pèlerins affluèrent, mais la guerre de Cent Ans stoppa cet élan de dévotion, également contrarié par le passage belliqueux du Prince noir puis des brigands mercenaires, Les Mille Diables. « Ces derniers ont brûlé les archives locales et les faits que je relate ont été transmis par la tradition orale », précise Gérard Guillaume avant de souligner qu'il existait jadis deux églises paroissiales à Neuvy, fonction occupée par ce reliquaire de pierres à partir du XVIIe siècle.
Le guide parle aussi architecture en vantant des voûtes qui mêlent avec subtilité l'art roman et l'art gothique, et s'attarde sur la symbolique en déchiffrant les ornements des colonnes. Les questions posées par le public l'incitent à faire durer ces moments passés dans un bâtiment d'exception, placé sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle et inscrit depuis 1998 sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. « Cette particularité nous apporte un plus », reconnaît le président des Amis de la basilique. Elle le motive, avec Gilbert Ranjon, secrétaire de l'association, à faire partager à tour de rôle des connaissances qui ont survécu à l'autodafé et aux exactions des brigands des Mille Diables.

Visites guidées gratuites, les mardis 11 et 18 août, à partir de 15 h 30.