La NR du 3 avril 2015

Reliques du Précieux Sang hors de la basilique

Situées dans la partie droite de la nef de la basilique de Neuvy-Saint-Sépulchre, les reliques du Précieux Sang seront en procession, ce lundi de Pâques, avant d'être vénérées. - dr

Chaque lundi de Pâques, la paroisse de Neuvy-Saint-Sépulchre voit un temps de méditation et de fête qui prolonge la Semaine sainte, avec l'incroyable et exceptionnel pèlerinage du Précieux Sang.

Cette année, le pèlerinage sera présidé par l'abbé Christian-Gérard Sagna, responsable de l'Unité universitaire de Ziguinchor (Sénégal), dépendant de l'Université catholique de l'Afrique de l'Ouest. Les Chevaliers du Saint-Sépulchre, dont la mission actuelle est d'aider les chrétiens de Palestine, seront également présents. Le pèlerinage du lundi de Pâques se déroule actuellement en deux temps : la première partie de la messe sera célébrée au cours de la procession. A 10 h 30, le cortège partira de la basilique et sillonnera les rues du bourg, dans une démarche pénitentielle. Les membres de la confrérie porteront les reliques du Précieux Sang du Christ ; les enfants, les instruments de la Passion. Puis, l'Évangile de la Résurrection sera proclamé sur la place du Champ-de-foire, suivi de l'homélie.
La deuxième partie de la messe (l'Eucharistie) se déroulera dans la basilique et sera suivie de la vénération de la relique du Précieux Sang. A 15 h 30, les vêpres, suivies de l'adoration du Saint Sacrement, concluront le pèlerinage.

 

  La NR du 7 avril 2015

Pèlerinage du Précieux Sang : entre profane et sacré

La procession a parcouru, hier matin, les rues du bourg. - dr

Neuvy-Saint-Sépulchre. Le pèlerinage du Précieux Sang existe depuis le Moyen Age, chaque lundi de Pâques. Aujourd’hui, il se mêle à la fête foraine.

Des centaines de voitures stationnées de part et d'autre de la route dès le panneau de la commune de NeuvySaintSépulchre et une foule qui converge vers le bourg pavané. Le pèlerinage du Précieux Sang, qui accueillait jusqu'à plus de 10.000 personnes, comme les chroniques du siècle passé le mentionnent, attirerait-il toujours autant de vénération ? Non pas. Bien qu'hier matin, plusieurs centaines de personnes soient allées en procession à travers les rues du bourg, derrière les reliques du Christ.

Couronne d'épines et sang du Christ

« Depuis longtemps, nous avons mis en pratique le message du pape François, précise Gérard Guillaume, président des Amis de la basilique. Les habitants de la commune sont très attachés à leur patrimoine. Ils ne voient pas d'inconvénient à ce que la fête religieuse se mêle à la fête profane de ce lundi de Pâques. Le curé de la paroisse, Bruno Kane, d'origine sénégalaise, vit cela tout naturellement comme cela est la tradition en Afrique. Cela lui permet d'aller à la rencontre des jeunes dont il entraîne une des équipes de foot ou des comédiens de la troupe de théâtre. L'Église ne doit pas se barricader. »
Hier, derrière la croix et les enfants de chœur portant la couronne d'épine, les reliques protégées par trois chevaliers et une Dame du Saint-Sépulchre ont précédé prêtres et fidèles. La procession a fait halte à plusieurs reprises dans le village. Entouré d'une délégation de prêtres africains, vêtus de rouge, symbole du sang du Christ et des martyrs, l'abbé Christian-Gérard Sagna, recteur d'un séminaire au Sénégal où le père Kane a étudié, a présidé les différentes cérémonies et bénédictions, dédiées aux chrétiens d'Orient persécutés en ce moment.
Arrivée sur le champ de foire, au milieu des flonflons de la fête foraine, et des décors flamboyants en carton-pâte de la cavalcade de l'après-midi, la procession a fait se retourner sur son chemin les badauds et a attiré le regard de curieux. Un Anglais, un peu sceptique, tentait d'expliquer sans conviction à son épouse, que c'était peut-être le carnaval français.
Remises à la basilique par le cardinal Eudes de Châteauroux, légataire du pape et du roi Saint-Louis, les deux précieuses gouttes de sang du Christ sont retournées à la basilique en fin de matinée. Elles y resteront jusqu'à Pâques l'année prochaine. « Preuve qu'ici on ne cloisonne pas : tous les organisateurs de la fête foraine et les bénévoles de la paroisse se retrouveront pour boire un verre, d'ici quelques jours. »

Catherine Pelletier