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Les pèlerins du Précieux Sang
La commune de Neuvy-Saint-Sépulchre s'est parée des couleurs sang et or. Neuvy-Saint-Sépulchre. Le traditionnel pèlerinage du lundi de Pâques a sillonné hier les rues de la commune. Avant que le père Serge Jaunet porte un message d’ouverture et d’espoir. Sortir des églises, aller au-devant de la population. C'est ainsi que le pèlerinage de Neuvy-Saint-Sépulchre prend tout son sens, selon le père Serge Jaunet, vice-recteur du sanctuaire Notre-Dame-des-Miracles, à Orléans, qui présidait hier la cérémonie. « Le Christ gagne à être connu, résume-t-il. Et puis, ce n'est pas n'importe quelles reliques. » Le Précieux Sang ou deux gouttes récoltées sur le calvaire et rapportées de Jérusalem à Neuvy-Saint-Sépulchre, en 1257, par le cardinal Eudes de Châteauroux. « Le Christ nous dit qu'il est passé par le mal, il sait ce qu'est la souffrance et il a ressuscité. Il dit : " Vous aussi, vous vous en sortirez ". » Deux cents pèlerins environ ont pris part hier matin au cortège qui a sillonné les rues de Neuvy. Marie-France, 68 ans, est venue spécialement de Fresselines (Creuse). Au passage du Précieux Sang, elle s'est signée. « Je prie le Précieux Sang tous les jours, assure-t-elle. C'est ce qui nous sauve du péché. » Nombreux sont venus, aussi, par besoin de se retrouver entre fidèles. « Dans le contexte actuel, c'est important, confirme Annie, 50 ans, de Chassignolles. C'est un acte de foi. » Le climat ambiant, alourdi par la menace terroriste – six gendarmes accompagnaient hier la procession –, n'est pas anodin. « On sent qu'il y a un retour dans les églises, estime le père Serge Jaunet. Les gens sont paniqués. » On reste cependant bien loin de l'engouement qu'a suscité, jadis, ce pèlerinage. « Dans les années 1960, j'étais enfant de chœur et j'ai vu entre 3.000 et 4.000 personnes, se souvient Jean-Paul, 65 ans, qui tient un site Internet sur l'actualité de la commune. Le champ de foire était noir de monde. »Aujourd'hui, s'y tient chaque année une fête foraine. " Nous ne faisons pas la loi " C'est donc face à une foule mêlée de fidèles et de curieux que le vice-recteur du sanctuaire Notre-Dame-des-Miracles a prononcé son homélie, portant un message d'ouverture : « Nous ne sommes pas des femmes et des hommes qui faisons la loi aux autres. Nous sommes ceux qui portent l'espoir à ceux qui ont des faiblesses ». Des mots qui ont sans doute fait écho chez Igor, 22 ans, du Magny. Croix ostensiblement pendue à son cou, il était là pour se « faire plaisir et faire plaisir à Dieu ». Pâques est d'abord une fête. « J'avais envie de la célébrer. » |
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Le Précieux Sang retrouve des couleurs
Une partie des bénévoles du comité du Lundi de Pâques qui ont participé à la restauration des ornements du pèlerinage du Précieux Sang. Le comité du Lundi de Pâques, présidé par Maurice Plantureux, secondé par Mercédes Carteron, trésorière et Marie-Hélène Binet, secrétaire, a rassemblé depuis deux mois dans l'ancienne chemiserie de Neuvy-Saint-Sépulchre, une dizaine de bénévoles pour rendre au pèlerinage du Précieux Sang, ses couleurs d'origine. La fête séculaire, qui se déroule chaque lundi de Pâques, est l'occasion pour la commune de se parer de ses couleurs rouge sang et or, sur le parcours du pèlerinage mais aussi ses alentours. Les tentures rutilantes du mobilier ornemental n'ayant subi aucune réparation depuis trente ans, montraient des signes d'usure alarmants tant sur les ossatures en bois que sur les tissus décoratifs.
Des
travaux de rénovation ont donc été entamés sur vingt-huit pièces par
le menuisier Maurice, la couturière Nicole, les autres bénévoles
Christine, Patrick T., Monique, Pierre, Raymond, Philippe, Michel et
Patrick B. Le mobilier pascal comprend trois tourelles, un cône sur
carré portant, une structure pour le reposoir du champ de foire, le
décor de la route de La Châtre et celui de la salle des fêtes, route
d'Argenton. Les travaux ont nécessité des heures de démontage ; de
nombreuses pièces de bois ont été renouvelées et le tissu
entièrement changé. Quatre rouleaux de 20 m de tissu rouge sang,
736 m de tissu jaune ont été nécessaires pour cette restauration,
sur lesquels il a fallu broder croix et étoiles. Des couleurs
originelles, ancrées dans les souvenirs de tous les Neuviciens, même
s'ils ne se souviennent pas de la date du premier pèlerinage. « Mes
parents y venaient enfants, mentionne
Maurice. Tout
ce qu'on sait, c'est que ça fait très longtemps. » |
