Suite de l'article de la Nouvelle République du 27 janvier 2016 : texte complet de Jean-Marie Allègre...

Voici les faits qui ont amené à ma démission  du Conseil Municipal en janvier 2015 :

Durant le mandat précédent et dès le début, nous avons mis en chantier une réflexion Agenda 21, qui est la conception d'un programme d'action municipales dans le cadre du développement durable. Une bonne dizaine de réunions ont permis à chaque conseiller d'exprimer ses idées et sa vision de l'avenir de la commune, et d'élaborer un plan d'actions "référence" issu d'un consensus. Cela a permis de souder les Conseillers et de former des commissions de travail ouvertes à certaines personnalités locales ayant des compétences particulières. Cette démarche participative a été ouverte à la population. Il faut souligner que la commune de Neuvy a été une des seules petites communes à se doter d'un tel outil de travail. Parallèlement, j'ai participé à l'élaboration de l'Agenda 21 du Pays de La Châtre, ce qui nous a permis de mettre celui de notre commune en conformité avec celui-ci.

Après quelques années de fonctionnement et d'actions menées dans ce cadre de développement durable, il nous est apparu rapidement que la mise en chantier de certaines actions d'envergure (notamment au niveau urbanisme) dépassait nos compétences et nous avons fait appel à un cabinet spécialisé qui a réalisé une étude "Développement Patrimonial et Culturel de la commune de Neuvy St Sépulchre". Elle reprenait les grands axes définis précédemment et par une démarche participative (population, pays, département et région) et a dégagé 3 axes de développement (urbanisme, basilique, plan d'eau), défini des priorités et des phases de réalisation sur dix ans et budgétisé ce programme.
Il a été terminé et validé par le Conseil Municipal et la population dans une grande réunion quelques mois avant les élections de 2014.

Les modalités des élections municipales ont été modifiées pour notre commune de plus de 1000 habitants, d'un scrutin libre, avec la possibilité de panacher sur les listes, de rayer ou d'ajouter un nom, on est passé brutalement à un scrutin de liste entière, sans panachage ni rature, avec en plus une obligation de parité hommes/femmes. Dans nos petites communes, il est important d'avoir une représentation de diverses compétences (agricoles, travaux, école, ...) et peu importe le sexe des compétences. La théorie du genre (notion très intellectuelle) et donc la parité obligatoire est envisageable dans les circonscriptions possédant un "vivier" d'hommes et de femmes qui ont diverses compétences et surtout qui veulent s'engager dans l'action municipale. Ce n'est pas le cas dans une petite commune, où le panachage permet à la population de choisir tel ou telle en fonction de ses compétences.

Ainsi, il a été très difficile de faire une liste paritaire et complète de 19 candidats (obligatoire pour être validée) et impossible d'en faire une seconde. C'est l'effet pervers de ce système. Ainsi, la seule liste demandant les suffrages ne s'est pas mobilisée pour concevoir un programme d'actions municipales pour "gagner" les voix des électeurs, la population s'est également démobilisée, n'ayant aucun suspense quand au résultat du scrutin.
Ainsi, la nouvelle équipe municipale n'a pas été suffisamment motivée pour reprendre les programmes décidés par la précédente équipe et, malgré la constitution de commissions de travail sur la mise en œuvre des conclusions de l'étude, celles ci n'ont jamais pu fonctionner.

Ainsi, mon engagement au sein de l'équipe municipale qui était centré essentiellement sur ce sujet, devenait impossible à poursuivre devant l'immobilisme de mes collègues, voir parfois l'hostilité à la mise en œuvre de ce programme, et cela a provoqué ma démission.

Ainsi, au contraire des propos que l'on m'a prêté dans l'article de la NR du 22 janvier dernier, qui pourraient laisser penser que j'avais des reproches à formuler à la municipalité et au maire, j'ai démissionné sans animosité à cause du fait que ce programme d'actions ait été abandonné, objet de mon engagement. Ce qui n'enlève rien au travail effectué par ailleurs sur les autres sujets par l'équipe du Conseil Municipal."